Là, Galouchey, pas de terroir d’exception, mais une matière à sublimer, un rêve oui, à réaliser. Le marché offre trop souvent, à notre goût, des vins qui se veulent supérieurs à ce que les sols peuvent leur donner. Le domaine de Galouchey a certes droit à l’appellation Bordeaux ; nous allons volontairement le déclasser en vin de table. Nous l’avons baptisé Vin de Jardin, un nom qui lui va. Il y a bien eu la mode des Vins de garage ; à la mécanique, nous préférons le bucolique : Vin de jardin. Là, Galouchey, un domaine à “taille humaine”, à peine l’hectare, c’est un jardin. Après la géographie, un peu d’histoire : premier essai de vinification en 2004 sur quelques grappillons. En 2007 nous commençons à produire et à commercialiser, il y aura 630 bouteilles. Le millésime 2008 n’existe pas, erreur de débutants. 2009, joli millésime à Bordeaux mais chez nous un petit millier de bouteilles et qui partent très vite. 2010, avec 3 600 bouteilles, nous atteignons le bon rythme, le nôtre. À Bordeaux, un hectare de prestige produit généralement de 6 000 à 7 000 bouteilles et bien davantage pour les vins ordinaires. Mais, de petits rendements ne signalent pas nécessairement la qualité, et si les nôtres sont à ce point ténus, c’est avant tout parce que nous sommes l’un des rares domaines, au monde !, à égrener à la main. “Ne mets dans la cuve uniquement les grains que tu as envie de croquer” est notre seul mot d’ordre. Égrenage, travail minutieux qui mobilise patience et passion d’une quinzaine de personnes pendant trois jours, voire plus suivant la vendange, quand une machine vous bâclerait l’affaire en deux heures, au pire !